Mise en évidence d’un animal IPI

Un animal IPI est caractérisé par une virémie non corrélée à une séroconversion. Le dépistage individuel des animaux IPI nécessite donc dans un premier temps le recours aux techniques virologiques. Elles peuvent s’appliquer soit sur le sang, le lait ou la peau pour un animal vivant, soit sur les organes pour un animal mort (prélever de préférence la rate fœtale ou les poumons, l’intestin, la caillette et le rectum présentant des lésions évocatrices). La mise en évidence d’un résultat virologique positif sur un animal vivant de plus de 6 mois conduit à la réalisation d’un second prélèvement 2 à 3 semaines plus tard pour une recherche virologique et sérologique conjointes pour définir le statut IPI ou infecté transitoire de l’animal.

Antigénémie Erns (E0) par méthode immunologique (ELISA ou Chromatographie)

QUI : animal vivant de plus de 30 jours à plus de 4 mois selon les méthodes,

COMBIEN : une analyse par individu,

QUOI : prise de sang ou prélèvement de cartilage auriculaire sur animal vivant. Possibilité d’effectuer des prélèvements d’organes (rate, nœuds lymphatiques, intestin) sur animal mort,

INTERPRETATION : mise en évidence de l’antigène viral si fortement présent (IPI en général),

LIMITES ET INCONVENIENTS : pas de fiabilité avant 30 jours à 4 mois d’âge selon les kits car interférence du test avec les anticorps colostraux masquants (sauf si prise de sang avant prise colostrale) ; risque de faux négatifs en phase terminale de la maladie ; faible détection des infectés transitoires (attention pour les achats et les retours de foire, concours et rassemblements),

AVANTAGES : coût peu élevé.

Virologie par RT-PCR individuelle

QUI : animal vivant ou mort suspect de BVD,

COMBIEN : une analyse par individu,

QUOI : sur animal vivant : soit sang total (tube EDTA), soit sérum (tube sec) si animal âgé de plus de 6 mois, soit lait, soit cartilage auriculaire ; sur animal mort : tous les organes avec lésions ou rate fœtale,

INTERPRETATION : mise en évidence du génome viral (ARN) d’un animal IPI ou infecté transitoire,

LIMITES ET INCONVENIENTS : coût pour une analyse ; nécessité d’un transport très rapide ou de congeler pour les organes, risque de résultat faussement positif sur cartilage auriculaire de veau nouveau-né si la mère a été vaccinée avec certains vaccins pendant la gestation.

AVANTAGES : grande fiabilité ; utilisation possible sur les veaux sous immunité colostrale ; détection des infectés transitoires (achats et retours de concours ou expos, estives). NB : possibilité de mélange si plusieurs animaux suspects dans une même exploitation.

Virologie par culture cellulaire

QUI : animal vivant ou mort suspect de BVD,

COMBIEN : une analyse par individu,

QUOI : possible sur sang (tube hépariné ou EDTA), sérum (tube sec), ou sur organes, sur écouvillons nasaux-pharyngés profonds, liquide d’aspiration trans-trachéale,

LIMITES ET INCONVENIENTS : Nombre faible de laboratoires réalisant cette analyse; obligation d’un transport rapide des prélèvements (car nécessité de travailler sur virus vivant) ; délai de réponse  (le résultat peut nécessiter plusieurs passages sur cellules et donc demander une à deux semaines),

AVANTAGES : grande spécificité ; grande sensibilité ; possibilité de distinction des souches cytopathogènes (CP) et des souches non cytopathogènes (nCP).

Virologie par immunofluorescence indirecte sur coupes d’organes congelés

QUI : animal mort suspect de BVD,

COMBIEN : une analyse par individu,

QUOI : organes avec lésions (poumons, caillette, intestin, œsophage, rectum … ),

INTERPRETATION : mise en évidence de l’antigène viral,

LIMITES ET INCONVENIENTS Nombre faible de laboratoires réalisant cette analyse, prélèvements faits très rapidement après la mort (moins de 3 heures), envoi réfrigéré sous 24h ou congelé au-delà,

AVANTAGES : coût raisonnable, rapidité des résultats.

Résumé

Sur un animal mort : prélever parmi rate fœtale, poumons, rectum, intestins, estomacs et nœuds lymphatiques, et demander de préférence une RT-PCR,

Sur un animal vivant :

(*): dépend du vaccin utilisé